Aucune option n'est écartée. Pas même la faillite. Le gouvernement américain a avertit pour la première fois ouvertement qu'un dépôt de bilan "maîtrisé" pouvait être envisagé pour les trois géants de l'automobile américaine, GM, Ford et Chrysler. Mais George Bush s'est opposé à une mise en faillite "incontrôlée". L'administration du président Bush se dit d'autre part très proche d'une décision sur l'octroi ou non d'une aide fédérale à la filière.
Mais Georges Bush a de nouveau refusé ce qui serait une mise en faillite incontrôlée. Néanmoins un dépôt de bilan maîtrisé figure parmi "un éventail d'options" examinées par l'administration, a dit sa porte-parole, qui a assuré que les "options" étaient nombreuses. Elle n'en a donné que deux en exemple: une aide fédérale puisée dans le fonds existant de 700 milliards de dollars que le gouvernement réservait jusqu'à présent aux banques. Ou un dépôt de bilan. Une éventualité qui s'est précisée la semaine passée quand le plan d'aide au secteur préparé par les démocrates a échoué au Sénat, laissant le sort de la filière entre les mains du gouvernement.
Bush, qui vient de reconnaître avoir renoncé aux principes de l'économie de marché au cours des derniers mois, précisément pour sauver le système de la crise, a signifié combien une nouvelle intervention fédérale dans l'économie privée rencontrait de résistance chez ses propres alliés. "Les temps sont difficiles quand on croit à l'économie de marché", a-t-il déclaré. Mais "nous avons perdu 533.000 emplois le mois dernier. Quel effet cela aurait-il sur l'économie si nous perdions un million d'emplois supplémentaires", a-t-il demandé, cumulant emplois directs et indirects.
Outre les raisons économiques, "il y a une autre considération, c'est que j'éprouve une obligation envers mon successeur (...) Je crois qu'il est de bonne politique de ne pas déverser sur lui une catastrophe majeure pour son premier jour de présidence", a dit M. Bush.
Les constructeurs n'ont plus beaucoup de temps devant eux. Victimes de la crise économique, de la chute de leurs ventes et de leurs erreurs stratégiques, Chrysler et General Motors ne seraient plus qu'à quelques semaines de ne plus pouvoir honorer leurs créances. Signe de la gravité de sa situation, Chrysler a annoncé la fermeture pendant un mois de ses 30 usines en Amérique du Nord.
Pour s'en sortir, les deux constructeurs auraient repris les discussions en vue d'une fusion, selon le Wall Street Journal. GM a démenti. Le troisième grand de Detroit, Ford, semble moins aux abois, disposant d'une plus grande réserve de trésorerie.
E24
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