Perspectives 2009 (articles boursorama) :

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Malgré le plan de relance, l?économie française n?échappera pas à la récession et devrait enregistrer une croissance négative de 1,5% selon Nicolas Bouzou.

L?année 2009 s?annonce particulièrement difficile en Europe. Quel est votre scénario macroéconomique pour la France notamment ?

Nicolas Bouzou : Il est clair que l?année va être très négative. Dans le cas de la France, j?attends une croissance de -1,5%. Cette récession sera plus violente qu?en 1993. On a observé à partir d?octobre-novembre 2008 une dégradation extraordinairement violente et spectaculaire de l?activité. Au-delà des indicateurs conjoncturels dont on dispose, beaucoup d?entreprises témoignent de véritables chutes de leurs commandes et de leur chiffre d?affaires. Cette tendance devrait se poursuivre au premier semestre et accélérer les destructions d?emplois. Il n?y a pas de credit crunch général mais les entreprises les moins bien notées auprès des banques (agences immobilières par exemple) vont souffrir, ce qui va accélérer les faillites dans certains secteurs au cours des six premiers mois de l?année. Avec la réduction des délais de paiement prévue dans la loi de modernisation de l?économie (LME), des entreprises à court de trésorerie, notamment dans le secteur de la distribution spécialisée, vont être par ailleurs pénalisées. Si cette réforme est justifiée, le moment tombe assez mal. Le risque est d?assister à la disparition d?entreprises rentables.

Le plan de relance chiffré à 26 milliards d?euros et privilégiant l?investissement plutôt que le soutien au pouvoir d?achat des ménages va t-il dans la bonne direction pour sortir l?économie française de l?ornière ?

N.B : C?est une bonne surprise car il articule à la fois le soutien à l?offre et à la demande par la relance de l?investissement. Les effets sur l?économie seront visibles d?ici deux ou trois trimestres. Or, nous serons toujours en crise à ce moment-là. Les effets d'une relance par la consommation sont beaucoup plus incertains, notamment sur les comptes publics et la balance commerciale.

Si les Etats-Unis devraient connaître eux aussi une année 2009 difficile, les pays émergents peuvent-ils rallumer le moteur de la croissance mondiale ?

N.B : La croissance américaine devrait être négative entre -1 et -1,5%. Des mesures de politiques économiques ont été prises plus tôt et devraient atténuer le choc d?une récession sévère. Quant à la théorie du découplage, elle est démentie par la réalité. Le marché intérieur chinois se développe mais il ne suffit pas d?un plan de relance pour modifier la structure d?une économie tournée vers l?extérieur. Ce sont des processus très longs à se mettre en place. Les grandes multinationales prennent aujourd?hui leurs décisions de façon coordonnées. Si elles décident de réduire leurs investissements, elles appliqueront cette politique dans toutes les zones géographiques, y compris dans celles où il y a encore de la croissance.

Que faut-il attendre de la Bourse l?an prochain ? Peut-on d?ores et déjà prédire un rebond durable en anticipation d?une sortie de crise ?

N.B : Les marchés devraient rester plats au cours du premier trimestre. Pour que la Bourse remonte, il faudrait d?une part que les acteurs financiers (compagnies d?assurance et hedge funds en particulier) aient assaini leur situation pour redevenir acheteurs et d?autre part que le scénario macroéconomique d?une sortie de crise se précise. Nous n?y sommes pas encore.


Seb. L'apprenti de l'AT

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PERSPECTIVES 2009 (2) : "Une clé d'entrée sur les bancaires en 2009" (Fortis IM)
William de Vijlder recommande la prudence à court terme mais prévoit un rebond mi-2009.

L?année 2009 devrait être aussi incertaine que 2008. Quelle stratégie de gestion faut-il adopter pour aborder 2009 ?

William de Vijlder : L?année 2008 a été selon moi l?année des extrêmes de par sa tendance baissière notamment. 2009 devrait commencer par une note hésitante et beaucoup d?inquiétante pour finir sur une note plus positive avec un fort rebond des actions et des obligations d?entreprises. La perception que nous avons du contexte macroéconomique et de tous les facteurs d'anxiété va considérablement changer durant l?année 2009, que ce soit par exemple sur l?efficacité de la politique monétaire ou sur l?ampleur du « credit crunch ». Les premiers mois de l?année ne devraient pas avoir de tendance nette avec toujours une très forte volatilité. En revanche, un rebond est à prévoir au second semestre 2009. En effet, la stabilisation de l?activité économique devrait intervenir vers la fin du troisième trimestre.

Les marchés intègrent-ils déjà cette possible amélioration de l?activité en 2009 ?

W. de V. : Il existe des scénarii où les marchés n?anticipent pas toujours l?évolution du contexte macro. Néanmoins, pour 2009 le comportement normal devrait prévaloir avec un marché qui anticipe bien, parce que les valorisations sont très attractives, que la baisse a été très importante et que le marché du crédit devrait être plus favorable qu?en 2008. Cela m?amène à l?interrogation suivante qui est que dans un monde où le nombre de défaut va augmentant, pouvons-nous voir un rallye durable au niveau du crédit ? Je pense tout d?abord qu?il suffit que le spread du taux des entreprises par rapport aux obligations d?Etat se stabilise afin d?obtenir un rendement intéressant. Ce facteur pourrait attirer un grand nombre de capitaux. Un mouvement acheteur sur les crédits pourrait commencer d?ici quelques mois.

Une tendance semble se dessiner pour 2009, à savoir celle de privilégier l?investissement sur les dettes privées des entreprises au détriment des actions. Qu?en pensez-vous ?

W. de V. : Ce n?est pas encore le cas aujourd?hui, mais il y a des signes en ce sens. Par exemple, au niveau des convertibles, où le crédit est encore plus sous-évalué, on constate un regain d?appétit. Cela pourrait aussi entraîner un retour d?appétit pour les crédits d?entreprises. Les investisseurs ne sont pas pressés car ils savent qu?il y a une forte chance que les taux de défaut augmentent encore.

Que conseillez-vous aujourd?hui en terme d?allocation d?actifs ?

W. de V. : Dans notre portefeuille diversifié, nous sommes tactiquement surpondérés en actions. Cette surpondération tactique est justifiée par un fort négativisme ambiant, c?est-à-dire un sentiment qu?il y a une exagération à la baisse. Cette politique passe également par la confiance que toutes les mesures monétaires et budgétaires seront efficaces. Notre horizon moyen est en revanche plus court que d?habitude, environ 2 à 3 mois car l?environnement change de façon importante et rapide. Nous allons commencer l?année sur une note prudente. Il manque encore des éléments indiquant que l?on évolue vers une stabilisation. L?indicateur important à surveiller sera le prix des logements aux Etats-Unis. Par ailleurs, nous surveillerons aussi le momentum des indicateurs économiques. Il faudra regarder s?il y a une stabilisation voire une légère reprise des indicateurs. Nous avons une préférence pour les actions des marchés développés et pour le crédit. Nous sommes déjà présents depuis plusieurs mois sur les credit investment grade (bonne qualité des obligations d?entreprises). Nous recommandons aussi d?acheter des obligations high yield plus tard dans l?année.

Quels secteurs ou valeurs privilégiez-vous à court terme ?

W. de V. : Il faut bien évidemment privilégier le secteur défensif. C?es le consensus actuel du marché. L?interrogation serait plutôt celle de savoir quand aura lieu la sortie de la récession ou l?anticipation de la sortie de récession. A ce moment, il faudra suivre les secteurs qui ont beaucoup souffert. Il y aura un mouvement à attendre au niveau du secteur bancaire mais aussi des secteurs des biens de consommation durables et de la technologie. Ces secteurs devraient être amener à surperformer.




Seb. L'apprenti de l'AT

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Perspectives 2009 (3) : "Nous sommes sous-pondérés en actions" (Cholet Dupont AM)
Didier Pruvost privilégie les grosses capitalisations et le secteur des télécoms.

Pensez vous que l?année 2009 sera aussi chaotique que celle que nous venons de vivre ?

Didier Pruvost : 2008 a été une année exceptionnelle, avec un parcours hors du commun et une très forte volatilité. Nous ne devrions pas connaître le même type de contexte en 2009. Depuis la faillite de Lehman Brother la volatilité est à des niveaux exceptionnels. On peut estimer qu?elle va diminuer à mesure que la défiance va également reculer. Aujourd?hui la défiance reste très forte.

Les marchés ont ils anticipé toutes les mauvaises nouvelles ?

D. P. : Les bourses ont été relativement assez soutenues par les annonces de plan. Les politiques de deux côtés de l?Atlantique se bougent, ce qui rassurent les investisseurs. Les autorités ont pris conscience de la gravité de la crise, mais de l?autre côté les fondamentaux restent toujours mauvais. Nous sommes très prudents depuis quelques temps déjà, avant l?été. Bien que la tendance soit toujours baissière, malgré les quelques rebonds techniques que nous avons vécu, il se peut qu?un retournement de tendance se produise si un véritable catalyseur se met en place, par exemple une stabilisation des prix de l?immobilier, ou une stabilisation des spreads corporate.

Quel est votre scénario pour les marchés actions sur 2009 ?

D. P. : Nous n?envisageons pas de retournement à court terme. Des rebonds sont possible car la volatilité reste élevée, ce qui provoque souvent des écarts très important. La récession est déjà pricée selon nous. Le marché risque de rester dans une zone compris entre 2900 et 3400, sans tendance nette durant plusieurs mois. Les choses ne s?amélioreront que progressivement au fur et à mesure que les spreads de crédit se détendront et que les indicateurs fondamentaux s?amélioreront. Mais il faudra un peu de temps.

Quelle est l?allocation d?actifs que vous recommandez ?

D. P. : Nous restons très sous-pondérés en actions. Par exemple dans un portefeuille diversifié, nous n?avons que 15% d?actions, avec un équilibre entre le marché américain et le marché européen, ce qui permet de profiter d?une couverture de change. Nous avons ensuite 20% d?exposition sur les taux longs d?Etat (à travers des trackers d?Etat), qui sont des véhicules d?anticipation de baisse des taux courts. Même si un rallye a eu lieu sur cette classe d?actifs, cela reste intéressant, car les banques centrales sont loin d?avoir fini leur politique de baisse des taux. Enfin, nous investissons (15%) sur des obligations corporate à 1 ou 2 ans et sur du monétaire. Nous sommes donc prudents mais nous ne voulons pas nous faire piéger par la liquidité. Le rallye sur les obligations privées devrait précéder le rallye sur les actions, s?il a lieu. Il faut être extrêmement sélectif, mais il y a des opportunités. Mais les flux vendeurs sont encore importants.

Quels sont les secteurs que vous privilégiez ?

D. P. : Tout d?abord, il est nécessaire d?avoir une approche défensive dans un contexte baissier. Nous privilégions le secteur des télécoms comme les grands opérateurs intégrés (France Télécom, Deutsche Telekom, KPN) et les opérateurs mobiles (Vodafone, Mobistar). Nous surpondérons également le secteur de la pharmaceutique (Roche, Novartis). Nous investissons aussi sur des exploitants de réseau (gaz, électricité) qui affichent des croissances modestes mais stables. Nous privilégions les grosses capitalisations pour éviter les problèmes de liquidité.


Seb. L'apprenti de l'AT

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je sais que ces articles ne valent sans doute pas suffisament pour être revendiqués mais gaffe qd meme ptitchat à toi, tu prends un peu de risque qd meme en retransmettant les contenus trop largement non ?
On est heureux de pouvoir servir
(Isaac ASIMOV)
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